La vertu du mois de janvier à Saint-Bénilde
La Courtoisie
Rappel : la vertu est une disposition ferme et habituelle à faire le bien et à donner le meilleur de soi- même (=bonne habitude).
En ce début d'année, travaillons la courtoisie en se souhaitant les vœux et en remerciant les personnes qui nous ont gâté pour Noël.
Apprendre la courtoisie dès l'enfance aurait permis de se passer des cours d'empathie au collège et de la mise en place de la lutte contre le harcèlement… Elle s'appuie pour cela sur beaucoup d'autres vertus humaines. Elle cultive l'intelligence du cœur et notre savoir être. Respect, galanterie, courtoisie sont certes des habitudes désuètes mais qui assurent harmonie et bonne ambiance dans les milieux où nous évoluons.
1) qu'est-ce que la courtoisie ?
C'est une attitude sincère qui nous porte à ne rien faire et à ne rien dire qui puisse déplaire aux autres, à faire et à dire tout ce qui peut leur plaire et cela avec des manières et une façon de nous exprimer qui témoignent que nous respectons nos semblables.
La courtoisie, vertu humaine, et la sœur cadette d'autres vertus comme la charité et la piété. La famille et l'école sont les lieux où l'on apprend le mieux à la vivre. Comme toute vertu humaine, elle est fondement des vertus surnaturelles et à la base des us et coutumes des peuples, de l'urbanité ou l'éducation. Sans courtoisie, la vie en société devient impossible. Elle suscite en nous l'empathie, la cordialité, la compréhension, l'affabilité, la bonté, la douceur, la bienveillance etc…
Même si cela ne suffit pas, la courtoisie demande d'être « poli » : adoucir les aspérités de notre caractère pour qu'il devienne doux et ne blesse pas l'autre.
La courtoisie est aussi le respect des personnes, des objets et des lieux. Elle se rattache aux commandements « tu honoreras ton père et ta mère ». Elle suppose un savoir-être envers nos aînés. Souvent nous savons être polis hors de la maison ou de la classe mais dès que nous rentrons, nous nous relâchons et sous prétexte de détente nous sommes grossiers, agressifs dans nos paroles, nous ne faisons pas d'efforts pour sourire, pour parler correctement et être aimables.
Prendre l'habitude de sourire et de parler avec gentillesse rend la vie en société plus paisible, plus agréable et plus heureuse.
Quant à la courtoisie avec le Bon Dieu elle fait appel aux vertus de piété (rendre à Dieu l'honneur qui lui est dû) et de religion (par la vénération la dévotion et la pratique des vertus).
« Ce que dit la bouche c'est ce qui déborde du cœur ». Saint Luc
2) Pourquoi vivre la courtoisie?
Être courtois c'est une façon de remercier le Bon Dieu et les personnes qui nous entourent pour tout ce qu’ils nous donnent.
La courtoisie contribue au bien-être de tous, elle ne prend pas de temps, installe une ambiance bienveillante et paisible et dispose l'autre à être courtois à son tour. Elle fait du bien autour de nous ce qui nous rend heureux nous-mêmes car elle met en adéquation notre cœur et notre attitude, elle instaure ainsi un cercle vertueux.
Nous devons transmettre la courtoisie car c'est une vertu qui se perd (=bonjour Monsieur, bonjour Madame, vouvoiement, lettre « de château »…)
Nous devons être courtois car nous sommes tous enfants d’un même Père et formons tous un même corps : Ne pas respecter l'autre c'est donc ne pas respecter Dieu, l’Eglise et nous-mêmes. Si nous respectons nos frères nous serons agréables avec le Seigneur, si ce n'est pas le cas nous Le blessons.
Et enfin nous devons être courtois avec le Seigneur car nous Lui devons tout, Il nous a tout donné. Pendant sa vie terrestre, Jésus n'a pas cessé de nous montrer l'exemple notamment envers les pauvres et les malades en les regardant et en les écoutant avec un immense respect: Il souligne la politesse de centurion à son endroit et au contraire Il refuse certaines mauvaises manières envers Dieu (Marchands du Temple).
3) Comment vivre la vertu de courtoisie ?
–Envers le Seigneur :
En ce début d'année prenons de bonnes résolutions. Lui offrir notre première pensée du matin, Le prier, Le louer, Le remercier.
Dire les bénédicité et les grâces.
Oraisons mentales et jaculatoires (merci mon Dieu!: voir les petites délicatesses dont Il fait preuve tout au long de nos journées!)
Faire son examen de conscience et insister sur nos manques de courtoisie : ai-je été grossier, boudeur, insolent… Demander pardon à Jésus et à son prochain.
Cultiver les vertus de piété et des religion : respect des images, des statuts, des sacramentaux qui sont porteurs d'une réalité spirituelle.
Demander au Saint Esprit la force d'être courtois, souriant, agréable… malgré notre humeur du jour Lorsque nous prions ayant une attitude respectueuse avec le bon envers le Bon Dieu, en particulier à la messe ou dans une église (génuflexion, respecter le silence, soigner sa tenue reste vestimentaire, respecter le jeûne eucharistique et l'action de grâce…)
Rappelons-nous et rappelons à nos enfants que nous vivons continuellement sous le regard du bon Dieu, nous parviendrons à plus courtois, aimables et respectueux.
Et en ce mois de janvier respectons le Très Saint Nom de Jésus en le prononçant avec respect et affection filiale. Attention aux blasphèmes!
–Envers autrui :
Se souhaiter les vœux, remercier des cadeaux.
Dire « bonjour, merci, s'il vous plaît… » en regardant dans les yeux.
Utiliser le vouvoiement, respecter ceux qui font autorité et les adultes en général. S’intéresser à chacun, poser des questions.
Sourire malgré les difficultés Bannir les grossièretés et les cris. Ne pas couper la parole.
Proposer son aide gratuitement à la maîtresse, à ses parents, à son prochain… Être ponctuel, faire preuve d'hygiène
Soigner sa tenue à table, en classe, soigner son travail, son écriture, la tenue de ses cahiers, respecter les lieux que l'on fréquente.
Céder sa place, laisser passer, présenter ses excuses.
Ne pas oublier qu’en tout cela nous sommes les premiers exemples de nos enfants !
Quelles figures?
La très Sainte Vierge Marie, modèle de courtoisie comme éducatrice. Saint-Joseph par sa vie toute exemplaire et toute humble.
Saint-François-de-Sales : il réussit à convertir par son calme, sa douceur et sa force de persuasion
« rien par force, tout par amour ». Il a été proclamé par l’Eglise en 1877 « Docteur de l'amour divin et de la douceur évangélique ».
Bibliographie:
« les petites vertus du foyer » Monseigneur Chevrot
« Correspondance » Saint François de Sales et Sainte Jeanne de Chantal
« Guide catho pour éviter les cata et faire preuve de savoir-vivre » éditions Mame
« Étoile au grand large » Guy de Larigaudie
« Super poli à la rescousse » éditions Mame
« les 10 clés des bonnes manières » Claire Boutrolles d’Estaimbuc
« La Fable des hérissons » Schopenhauer
« Le Décalogue de la sérénité » Saint Jean XXIII
La vertu du mois de novembre à Saint-Bénilde
L’Espérance
Rappel : Une vertu est une dispositions ferme et habituelle à faire le bien et à donner le meilleur de soi-même (=bonne habitude)
L'espérance va être pour nous une attitude, une nouvelle façon de vivre et de tourner notre cœur vers ce à quoi nous sommes appelés.
1) Qu’est-ce que l’Espérance?
L'espérance est une vertu théologale (cf CEC §1812 & 1817). Comme la foi et la charité, elle nous a été donnée au baptême. C'est une vertu surnaturelle infuse qui incline l'âme à faire plus facilement le bien. Grâce à elle nous attendons dans une ferme confiance le Ciel et les grâces pour le mériter; Elle est l'amour d'un bien: le Ciel, difficile à conquérir mais possible à atteindre. C'est ce qu'il reste quand il n'y a plus d'espoir, espoir qui peut être considéré comme une passion. L'espérance en revanche est une confiance pure et désintéressée en l'avenir.
L'espérance nous permet d'attendre malgré les difficultés la réalisation du grand plan d'amour du Bon Dieu pour chacun d'entre nous. Elle nous permet de voir plus loin que nos limites et nos difficultés du quotidien. Elle nous donne cette conviction profonde que le Bon Dieu tire toujours un plus grand bien de chaque situation en vue de la vie éternelle.
La vertu d'espérance répond donc à l’aspiration au bonheur placée par Dieu dans le cœur de tout homme. Elle purifie nos espoirs, elle nous protège du découragement, elle soutient en tout délaissement, elle dilate le cœur dans l’attente de la béatitude éternelle. Elle préserve de l'égoïsme et conduit au bonheur de la charité.
L'espérance nous rappelle que les souffrances de cette vie sont de courte durée et de peu d'importance par rapport à l'immensité de joie préparée pour nous dans l'éternité. Seul Dieu ne nous décevra jamais et seul le Ciel ne passera pas.
L'espérance nous donne la force et la direction pour être constamment hissés vers Dieu en cherchant le chemin qu’Il a prévu pour nous dans cette vie et en reconnaissant qu'il s'agit d'une traversée avec lui vers la vie éternelle.
2) Pourquoi vivre l’Espérance ?
Nous sommes faits pour le Ciel. Grâce a l'espérance nous allons mettre au mieux à profit cette attente du Ciel. Nous contemplerons la gloire du Bon Dieu à la mesure du bien que nous avons fait sur terre, l'espérance est donc un peu notre salle d'attente pour le Ciel : comment je choisis de meubler ce temps ? Avec de petits espoirs humains mis bout-à-bout, pas mauvais en soi mais qui n'apportent pas le vrai bonheur ou en préparant mon âme à la béatitude éternelle?
Vivre l'espérance est donc l'occasion pour nous et pour nos enfants de nous concentrer sur la découverte de nos talents et de les perfectionner en les exerçant de sorte que cela nous prépare à la vocation à laquelle le bon Dieu nous appelle et à la Sainteté, c'est cela aussi ne pas rester dans l'attente passive.
L'espérance permet également d’acquérir la paix du cœur car elle nous permet de traverser les moments de trouble et de peur tout en restant dans la confiance et l'abandon.
Vivons l'espérance pour remplir notre devoir de chrétien missionnaire: qui n'aurait pas envie de vivre avec cette espérance chevillée au cœur et au corps qui nous permet de sourire malgré les difficultés et de rester patient dans l'épreuve? Dieu s'occupe de tout! Vivre dans l'attente d'être sauvés, quel plus beau témoignage pour nos concitoyens qui vivent dans le doute, la peur, l'angoisse du lendemain?… Comme nous y invite St Jean Paul II, « n’ayons pas peur »!
Enfin nous devons vivre l'espérance pour nous convertir, transformer notre façon de voir les choses, notre rapport au temps. Dans nos « Je Vous salue Marie », nous répétons tous les jours « maintenant et à l'heure de notre mort ». Ce qui relie ces deux moments c'est l'espérance !
3) Comment vivre l’Espérance ?
–Demander ds grâces dans la prière : oraisons mentales et jaculatoires « Ave Crux spes unica!»
« Vita dulcedo et spes Nostra, salve! »
–Prières particulière : acte d'espérance, prière de Don Dolindo Ruotolo, décalogue de la sérénité de St Jean XXIII, acte de confiance en Dieu de Saint Claude La Colombière…
–Réception fréquente des sacrements avec examen de conscience (en particulier sur nos manques d'espérance).
–Prière du chapelet, méditation du 2ème mystère glorieux (fruitdemandé: l’espérance du Ciel).
–Prière aux Âmes du Purgatoire qui attendent le Ciel mais ne peuvent rien pour elle
–Calendrier de l'Avent spirituel, matérialiser les efforts de l’Aventnt
–Dessiner le ciel et tout ce qui nous y attend
–Donner confiance à l'enfant dans les petites choses, il aura alors confiance dans les grandes,
–Apprendre le chant « l’espérance »
–Être joyeux : sourire et chanter dans les difficultés, rendre le sourire aux personnes tristes autour de nous.
Quelles figures?
–la très Sainte vierge Marie, figure du « OUI » à la volonté de Dieu
–nos Saints patrons martyrs
–Sainte Monique
–Sainte Mère Teresa
–Zélie Martin
–Sainte Thérèse de Lisieux
–Sainte Monique
–Siméon
…
Bibliographie:
–Charles Peguy : « le porche de mystère de la deuxième vertu »
–Benoist XVI « Spe salvi »
–Jean-Paul II « Entrez dans l'espérance »
–Le manuscrit du purgatoire (sanctuaire de Montligeon)
–« Recherche la paix et poursuis-là » Père Jacques Philippe
–« Confiance en la divine providence » JB saint Jure
- livres pour enfants pour attendre Noel (éditions Mame)
- Histoire du Capitaine Darreberg
- Contes bibliques
…
La vertu est une disposition habituelle et ferme à faire le bien et à donner le meilleur de soi-même (catéchisme de l’église catholique).
L’acquisition de la vertu se fait en mettant en place des habitudes fermement, à petits pas, et surtout sans se désespérer. La vertu doit être vécue dans la joie car elle a pour but de nous rendre libres, heureux et saints.
La vertu du Carême à Saint-Bénilde
La sanctification du travail
Tout le monde a un travail lié à son état de vie : c’est le devoir d’état. Travail et culture ont la même racine hébraïque = rendre un culte.
Avant même le péché originel l’homme a été fait pour le travail, depuis le petit bébé (se nourrir et dormir) jusqu’à l’homme au crépuscule de sa vie.
1) qu’est-ce que la sanctification du travail?
L’homme est fait pour travailler (Genèse 2, 15-17). C’est aussi la façon dont Dieu lui donne la capacité de se transformer, d’inventer… pour satisfaire ses besoins et pour améliorer le monde. CEC n°2428
Le travail aide l’homme a s’améliorer, à acquérir de l’expérience et de nouvelles habitudes, à renforcer ses capacités, à élargir ses connaissances, à faire de nouvelles découvertes et à être capable de fabriquer des instruments.
« Le travail est la vocation de l’homme » pape François.
Sanctifier le travail c’est comprendre que tout labeur vécu dans l’amour de Dieu peut être uni au travail rédempteur de la Croix et de vivre toutes nos activités avec le Christ, en vue de réparations, de sacrifices, de louange et d’adoration.
Sanctifier le travail c’est aussi désirer se sanctifier dans le travail. Quelle que soit son activité, tout homme connaît un jour ou l’autre une lassitude qui lui fait éprouver sa petitesse : c’est là que le Seigneur l’appelle à poser un acte de foi et d’amour, pour unir cette souffrance à celle du Christ rédempteur.
Le travail n’est jamais un but en lui-même, c’est un moyen en vue de notre sanctification. Ce qui sanctifie ce n’est pas le travail effectué mais l’union d’amour avec Dieu recherchée au travers de ce travail.
« Il est aussi beau de peler des pommes de terre pour l’amour du bon Dieu que de construire des cathédrales » Guy de Larigaudie
2) Pourquoi sanctifier le travail?
Car nous sommes faits pour le travail et appelés à la sainteté.
Il est courant de considérer le travail comme une punition ou comme une réalité à laquelle on ne pas pas échapper. Le travail est bien plus que cela, il implique tout un développement personnel qui permet à l’homme d’atteindre sa plénitude. Et
c’est en sanctifiant notre travail que nous allons pouvoir atteindre cette plénitude. CEC n°378
Parce qu’il est signe de l’alliance entre Dieu et l’homme, le travail est marqué par la rupture originelle. Genèse 3, 17-19
Le travail devient alors lieu de combat ou l’homme doit retrouver confiance en son créateur. Cela est possible car le Seigneur lui-même est venu assumer cette réalité du travail humain pour la rétablir dans l’ordre originel, mais plus encore pour lui donner une valeur nouvelle dans l’ordre de la rédemption.
Pour le chrétien, travailler est une façon de devenir semblable à Dieu, de s’unir à Lui et de se forger des habitudes qui permettront ensuite d’élever vers Dieu toute activité réalisée.
« Le travail est un élément fondamental pour la dignité d’une personne » Pape François. CEC n°2427
Nous devons aussi sanctifier notre travail pour lui donner une dimension sociale: il a toujours un impact sur les autres, puisqu’il s’agit de rendre service à autrui ce qui améliore la société. Le faire bien devient un cercle vertueux où l’on peut rendre ce que l’on a reçu.
Et si nous travaillons avec l’amour du Bon Dieu chevillé au cœur et au corps et le désir de tout bien faire pour Lui offrir, nous allons rayonner et donner envie aux autres d’aimer le Bon Dieu : il en va de notre devoir d’apôtre.
3) comment sanctifier le travail ?
- prière du matin : offrir ses journées et toutes les tâches que nous allons
- chapelet
- oraisons jaculatoires
- se rappeler que Dieu nous voit, et que chaque chose accomplie est un
- tout ordonner à Dieu (s’entourer d’objets de piété)
- offrir le travail bien fait pour une cause bien précise.
- se réjouir et se féliciter d’une tâche bien accomplie, à l’image de
- féliciter les enfants et leur faire prendre conscience de la joie du travail bien
- Identifier les bonnes conditions de travail, (silence, ordre, matériel…)
- attention aux consignes/ faire son travail jusqu’au bout.
- faire de son mieux!
« On ne peut pas sanctifier un travail qui humainement parlant serait baclé parce que nous ne devons pas offrir à Dieu des choses mal faites » Saint Josémaria Pour faire mieux, sachant nous remettre en cause, changer de méthode, prendre des conseils, lire, se former…
Appel à d’autres vertus: courage, patience, ardeur au travail, amour, du travail, bien fait, goût de l’entreprise, ponctualité, habileté, soin, persévérance, etc…
Et enfin, il faut savoir se reposer!
Genèse 2, 2. Le repos est la récompense du travail bien fait, mais il en est aussi la condition.
« Dieu comble son bien-aimé quand il dort » psaume 126
En pratique à l’école et/ou à la maison:
- effort de carême axé sur le travail
- Tableau/liste des tâches (https://anti-deprime.com/2018/02/17/tableau-taches- age-age-favoriser-lautonomie-enfants/)
- bons points
- Défi de la semaine (cartable, soigner son écriture, ranger son bureau, participer en classe, se mettre au travail tout de suite…)
- apprentissage/lecture de fables de La Fontaine
- « je vous salue Joseph » dit le matin à la prière
Figures de Saints
Saint Joseph et l’Enfant Jésus (cf « Dis-nous Joseph » p123 à 130)
Bibliographie
- Parabole des talents (St Matthieu 25, 14-30)
- « Laborem exercens » St Jean-Paul ll
- « Heureux comme un chrétien au travail » Jacques de Scoraille
- « Travail ordinaire, grâce extraordinaire » Scott Hahn
- « Dis-nous Joseph » les amis de Saint Joseph éditions Mame
- « le laboureur et ses enfants » J de La Fontaine
- « la cigale et la fourmi » J de La Fontaine
La vertu de l'hiver à Saint-Bénilde
L'amitié
- Qu’est-ce que l’amitié ?
C’est un sentiment réciproque d’affection ou de sympathie entre une ou plusieurs personnes n’ayant pas de lien de parenté. Propos à nuancer car il est essentiel d’entretenir des liens d’amitié au sein d’une même famille.
En tant que chrétien, pour transcender cette affection, nous allons nous attacher à chercher le bien de l’autre, dans un total désintéressement de nous-mêmes. Cependant, l’amitié nous fait du bien et c’est très vertueux.
L’amitié est un terrain d’entraînement à la pratique de la vertu.
L’amitié est un idéal, et non un fait : l’amitié idéale est à la fois nécessaire à vouloir mais difficile à réaliser pleinement. C’est une perpétuelle quête, un ami n’est pas acquis. C’est un équilibre harmonieux entre l’amour et le respect. L’amitié parfaite est celle que Dieu veut avec l’humanité, celles que nous cultivons sont donc fragiles.
Un ami est celui qui arrive quand tous sont partis. Le véritable ami est celui qui ne nous abandonne pas dans les difficultés. L’amitié, relation humaine naturelle par excellence, est une condition sine qua non pour une vie heureuse. C’est le fruit de la Providence, du hasard et de la Grâce. On nourrit ce fruit avec la confiance et la réciprocité, on s’y engage en acceptant l’idée d’entraide et de soutien quelles que soient les circonstances. On est fidèle à son ami et à la relation elle-même. On construit l’amitié avec l’honnêteté comme clé de voûte.
Le but de l’amitié et de nous élever à Dieu : « viser l’âme de l’autre est la condition d’une amitié qui dure. » Cardinal Newman
Entourons-nous d’amis de valeur qui nous aident à devenir meilleurs !
-
Pourquoi apprendre à vivre l’amitié ?
Parce que Dieu nous le demande : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
Importance à l’heure des réseaux sociaux et des relations virtuelles de transmettre à nos enfants l’authenticité de l’amitié.
À l’école, l’amitié garantit une ambiance sereine et joyeuse dans les classes.
Avoir des amis aide l’enfant à développer sa confiance en lui, son autonomie, son empathie, sa loyauté et son respect de l’autre. C’est une école de vie : l’enfant développe des comportements qui l’aideront à prendre sa place parmi un groupe et à s’affirmer. En se faisant des amis, l’enfant se construit un réseau de soutien, il peut confier ses joies et ses peines et partager les plaisirs du quotidien hors de son noyau familial.
Au moment de l’adolescence, les amitiés sont fondamentales et peuvent conditionner le reste de la vie…
Il est normal que, comme nous, un enfant soit enclin à aller choisir ses amis parmi les enfants « qui lui ressemblent » : valeurs, goûts, activités communs, amitiés chez les parents…. Et c’est bon car c’est un gage de grandir droit. Mais il va falloir aider nos enfants à aller plus loin et à chercher les richesses vers de ceux qui leur « ressemblent » moins.
L’amitié nous rend meilleurs. L’ami influence nos goûts, nos pensées et parfois nos trajectoires de vie et même si nous n’évoluons pas de la même façon que lui, il demeure un soutien, un confident, un réconfort. Dans l’amitié, la sincérité côtoie la confiance, la douceur côtoie le respect.
Un ami nous permet également d’être un ami pour nous-mêmes en nous aidant à prendre du recul. Il doit nous apprendre à nous laisser aimer tels que nous sommes.
Nos amitiés humaines doivent être le reflet de notre amitié avec le bon Dieu. En effet, l’amitié qui doit être primordiale dans notre vie est celle que nous devons entretenir avec le bon Dieu : c’est l’ami parfait. Nous entretenons cette amitié dans une intense vie de prière intérieure.
« Un ami fidèle est un refuge assuré, celui qui le trouve à trouver un trésor. » Livre de Ben Sira le Sage.
- Comment vivre l’amitié ?
Confions nos amis dans la prière : rendons grâce pour eux, et portons leurs intentions. Prions également pour ce que nous avons plus de mal à aimer. Confessons nos manques d’amitié.
L’amitié ne doit pas servir à quelque chose, c’est nous qui devons agir pour être à son service. C’est en son nom que l’on supporte les petits et les grands défauts de nos amis.
Offrons des moments de qualité à nos amis, en particulier en sachant les écouter (ne pas toujours vouloir les conseiller ou régler leurs problèmes). Ayons des paroles valorisantes, manifestons notre présence : moments ensemble, services, téléphone, petits messages...
Favoriser les échanges en petit comité, pour apprendre à connaître ses amis. Profiter des bons moments, savoir échanger, se conseiller, débattre…. et faire la fête !!
Rappelons-nous que nous sommes les exemples de nos enfants : ne jamais critiquer nos amis et encore moins devant eux.
Pratiquons la correction fraternelle avec nos amis pour les remettre dans le droit chemin si besoin. C’est un devoir de vérité que nous avons avec eux (à discerner).
Il faut aussi savoir pardonner et demander pardon.
Défendons nos amis, tenons nos promesses et respectons la confidentialité.
Il va nous falloir aider nos enfants à sortir de leur zone de confort pour aller chercher des amis au-delà de leur cercle naturel et ceci même à l’école.
Créons des occasions de rencontre : invitation, activités en commun.
Attention à la popularité qui n’est pas de l’amitié. Il vaut mieux avoir quelques bons amis sur lesquels on peut compter.
En cas de conflit : réconfortons nos enfants, aidons-les à démêler ce conflit, dédramatisons et apprenons à lui demander pardon. Il doit régler ça lui-même sans notre intervention directe. Ne pas parler mal des autres enfants à son enfant.
Enfin, après, en avoir parlé avec eux, respecter les choix de nos enfants dans leurs amitiés : ils ne peuvent pas être amis avec tout le monde. Nous devons les entraîner à essayer de connaître les enfants autour d’eux mais certains ne resteront que des « copains », à qui ils doivent malgré tout gentillesse, respect…
Apprenons à nos enfants à être fidèles avec leurs amis : message, lettre…, à dire un « Je Vous salue Marie » quand on a envie de penser ou de dire du mal d’un ami, à changer de conversation quand on risque de critiquer et à savoir être reconnaissants envers leurs amis.
Il faudrait que l’on arrive à dire de nous comme l’on disait des premiers chrétiens : « Voyez, comme il s’aiment! »
A l’école :
- écrire une lettre/envoyer un dessin à un ami que l’on voit peu,
- système des Anges Gardiens,
- changer de place à la cantine.
Quelques exemples :
Jésus avec ses apôtres, Lazare, Marthe et Marie, St Jean… et nous !
St Benoit et Ste Scholastique
St François de Sales et Ste Jeanne de Chantal
St François d’Assise et Ste Claire
St Vincent de Paul et Ste Louise de Marillac
St Jean de La Croix et Ste Thérèse d’Avila
et notre meilleur ami… notre Ange Gardien !
Bibliographie :
- Hymne à la charité St Paul
- les langages de l’amour (à adapter à l’amitié) Gary Chapman
- Éthique a Nicomaque - livre X Aristote
- les deux amis - fable de La Fontaine
- aimer c’est… P. Marc Vaillot
- une extraordinaire amitié - St François de Sales et Ste Jeanne de Chantal
- l’amitié de Jésus-Christ - Mgr Benson
- Le petit Prince - St Exupéry
- les bons amis - Père Castor
- Chante Pinson - Père Castor
- Ernest et Célestine - Gabrielle Vincent
- Louis et Aimée, une rencontre extraordinaire - Florence Givelet
La vertu de la rentrée à Saint-Bénilde
Le courage
Sainte Blandine devant les lions
- Qu’est-ce que le courage ?
Courage vient de cor : c’est une vertu du cœur, de l’être. Le courage se loge dans la volonté, la décision, et non dans le savoir. C’est une force morale, c’est le fait d’agir malgré les difficultés, c’est l’énergie dans l’action. En tant que chrétiens nous avons à transcender cette qualité pour en faire une vertu. C’est la force de caractère, la fermeté, qui permet d’affronter le danger, la souffrance, les circonstances difficiles en surmontant sa peur. C’est aussi l’ardeur mise à entreprendre une tâche.
Le courage permet de recommencer, de durer, d’être fidèle, de supporter. Il n’est donc pas réservé aux personnes dont le courage est un trait de caractère, il nous faut commencer à le trouver dans notre quotidien et dans les petites choses.
- Pourquoi apprendre à vivre le courage ?
Le courage nous donne confiance en nous-mêmes. Ne pas confondre courage et témérité, qui exclut la vertu de prudence (les vertus s’articulent les unes avec les autres et pour en acquérir une, nous avons besoin de faire appel aux autres). Nous devons mesurer les conséquences de nos actes. Prendre une décision courageuse signifie avoir identifié le but à atteindre et les moyens dont nous disposons pour atteindre ce but. Le discernement est indispensable. Cela permet aux enfants de surmonter leurs peurs et ainsi mieux affronter les risques de la vie. Le courage fait partie de la foi : affronter chaque situation avec cette profonde certitude d’être l’enfant chéri du Bon Dieu doit nous donner des ailes !
En fait, il nous faut être courageux pour accomplir notre mission de chrétiens : nous devons annoncer au monde l’Évangile. Les premiers à avoir eu ce courage sont morts martyrs. Le courage, c’est y aller, c’est se lancer, c’est transformer nos idées, nos projets, nos volontés... en actes : « N’ayons pas peur » !
- Comment acquérir la vertu du courage ?
En demandant le courage dans la prière !
S’en remettre au Bon Dieu dans un cœur à cœur fervent. Demander également à l’Esprit Saint de nous envoyer ses dons en particulier celui de force, de science et d’intelligence, lire les Évangiles au quotidien. Ayons également recours aux oraisons jaculatoires : « Mon Dieu, Vous êtes avec moi, je fonce ! »
Recourons fréquemment aux sacrements, canaux de la Grâce, prions le chapelet. L’exercice de l’examen de conscience fait au quotidien nous aidera à identifier les forces sur lesquelles nous pouvons nous appuyer et les faiblesses à combattre. Appelons notre Ange gardien et les saints à l’aide.
Mais le courage, c’est aussi accepter ses limites et s’en remettre au Seigneur : « Je peux tout en Celui qui me rend fort » dit Saint-Paul.
Il faut mener des combats contre soi-même, contre la partie de soi qui a peur, qui n’a pas envie de faire ce qui lui semble ennuyeux, qui n’ose affronter le regard des autres ou qui a peur de la souffrance physique. Affirmer notre foi est – par exemple – une preuve de courage à l’heure où être catholique n’est pas vraiment à la mode, le Christ nous a fait prophètes. Se former intellectuellement est essentiel afin de pouvoir défendre nos opinions sur les sujets de foi, de politique, de bioéthique... malheureusement terriblement actuels.
Ne pas surprotéger nos enfants, notre devoir est de les faire grandir en les aidant à surmonter leurs peurs et leurs réticences : encourageons nos enfants en soulignant ce de quoi ils sont capables, en les tirant vers l’avant, félicitons-les. Apprenons-leur à ne pas râler avant de commencer quelque chose et à être courageux dans tous les petits renoncements. En ce début d’année, aller au-devant des nouveaux, prendre la défense est une forme de courage. On est aussi courageux en étant honnête, en demandant pardon et en essayant d’aimer ceux que l’on a le plus de mal à aimer. Enfin, il faut apprendre à forger sa volonté : aller jusqu’au bout de ce qu’on entreprend, faire ce que l’on dit, être fidèle à ses objectifs.
Ayons enfin le courage de toujours recommencer !
De quelles figures de Saints nous inspirer ? (Liste non exhaustive) :
- D’abord la Sainte Famille bien évidemment. Jésus, pour le courage de sa mission et de sa Passion. Sainte Marie, pour le courage de son Fiat. Saint Joseph, pour le courage de son soutien silencieux.
- Sainte Jeanne Beretta Molla, Saint Tarcisius, Saint Cyr de Tarse/Sainte Julitte, Saint Maximilien Kolbe, Carlo Acutis, Chiara Luce, Sainte Blandine et les martyrs.
Bibliographie (liste non exhaustive) :
- Les Évangiles, les vies de saints : vénérable Anne de Guigné (dont l’exemple parle beaucoup aux enfants), Sainte Bernadette, Sainte Jeanne d’Arc...
Le prix à payer de Joseph Fadelle, Vol brisé de Caroline Aigle, Lève-toi de Camille Lecuit - Les histoires de petit héros : Le Club des cinq, dans la collection Signe de Piste : La couronne de Pierre de Serge Dalens, Si tu veux changer ta vie commence par faire ton lit de W. McRaven. Que dire à un jeune de 20 ans de H. de Saint-Marc.